Depuis quelques jours, bruissent les rumeurs d’une nouvelle bataille opposant Canal+ à TF1. A l’initiative, comme l’a révélé Djamal Henni de BFM Business, la chaîne cryptée qui a « visiblement récemment adopté une stratégie plus agressive sur le terrain juridique ». Pourquoi ?

D’abord, parce que le marché de la publicité télévisée, en crise, est très concurrentiel, comme nous le confirme Alexis Delcambre du Monde. Analyse que partage Enguerand Renault du Figaro, qui relève que Canal+, « dont les recettes publicitaires ont dépassé pour la première fois en 2013, celles de France Télévisions » (320 millions d’euros contre 300 pour la régie de France télévisions) « viserait un chiffre d’affaires publicitaires de 500 millions d’euros soit environ 15% du marché publicitaire d’ici 2015 ».

Peut-être aussi, en réaction à l’annulation par le Conseil d’Etat de son rachat de D 8 et D 17. Mardi dernier, Canal+ a renotifié la concentration et pris de nouveaux engagements, que l’Autorité de la concurrence a décidé de soumettre à l’avis de l’ARCEP et du CSA, ainsi qu’à un « test de marché », le tout, dans un contexte où Bruxelles enquête sur les relations entre le cinéma et la télévision et en particulier, selon l’Express, sur les dispositions des accords de licence liant les studios américains à Canal +. Il reste que les griefs reprochés par Canal à TF1 demeurent très flous. Son éventuelle position dominante sur le marché de la publicité télévisée reste à prouver : certes, sa domination, déjà controversée à l’époque, avait été retenue par l’AdlC en janvier 2010 à l’occasion du rachat de TMC et NT1, mais l’analyse concurrentielle reposait sur une instruction de 2009. Depuis, en cinq ans, le secteur a subi de profondes mutations.