Ce billet de blog fait suite à notre article du 30 octobre 2013 relatif à la reprise des actifs de Seafrance par Eurotunnel, dans lequel nous déplorions le risque encore (trop) élevé de conflit de décisions susceptible d’affecter les concentrations transfrontalières au sein de l’Union. Pour remédier à ces divergences d’appréciation survenues en l’occurrence entre autorités françaises et britanniques ayant pourtant coopéré et fait application de règles de fond analogues à une même concentration transnationale, nous suggérions d’élargir les possibilités de renvoi à la Commission européenne, comme l’a préconisé par la suite le rapport Zivy (cf billet de blog du 10 mars 2014).

Il n’en demeure pas moins que cette affaire constitue une parfaite illustration des conséquences néfastes qu’un conflit de décisions peut entraîner. Dès lors, on ne saurait qu’encourager vivement toute approche visant à solutionner les difficultés inhérentes à la mise en œuvre de contrôles parallèles. Le rapport Zivy préconise notamment de permettre aux entreprises de demander le renvoi à la Commission de concentrations transfrontalières, dès lors que l’opération est notifiable à plus d’une autorité nationale (et non pas 3 ou plus) comme le prévoit actuellement l’article 4, paragr. 5, du règlement 139-2004, ou encore de demander aux autorités nationales d’appliquer le droit européen du contrôle des concentrations, dans toutes les affaires notifiables dans deux Etats membres ou plus, afin d’éviter les divergences d’interprétation et d’application de droits nationaux. Espérons qu’il ne reste pas lettre morte…


















